LE PEINTRE GEORGES CHAIX (1784-1834) CHENAL VINCENT

Des pans entiers de l'histoire de l'art genevois restent encore à découvrir. Bien que des livres remarquables aient été publiés sur des grandes figures, telles que Jean-Pierre Saint-Ours, Alexandre Calame, Ferdinand Hodler, d'autres artistes restent dans leur ombre. Et pourtant, nombre de ces derniers méritent pleinement une large valorisation. C'est le cas de Georges Chaix (1784-1834), véritable chaînon de la production artistique dans le domaine de la peinture d'histoire dans le premier tiers du XIXe siècle, entre les sujets antiques Jean-Pierre Saint-Ours et les scènes héroïques helvétiques de l'époque médiévale de Jean-Léonard Lugardon. Le livre sur Georges Chaix vise à réparer cette lacune. Jusqu'à présent, ce peintre n'a attiré l'attention qu'en raison d'un seul événement dans sa carrière, celui de sa participation au concours de peinture d'histoire nationale (1824). Notre étude restitue toutes les autres activités de Georges Chaix et elle analyse ses œuvres majeures dans leur contexte. Chaix a bénéficié en 1800 à Paris d'une des plus solides formations artistiques à l'époque dans le célèbre et prestigieux atelier de Jacques-Louis David. Son mariage avec une Genevoise l'a conduit à réaliser l'essentiel de sa carrière dans la Cité helvétique à partir de 1815. Étant l'une des personnalités majeures dans ce milieu, il contribue aussi bien à l'enseignement artistique au sein de l'École de dessin de la Société des Arts, association dont il est l'un des membres très actifs, qu'à l'introduction de la peinture troubadour et à la défense de l'indépendance de la Grèce. À travers notre étude sur Georges Chaix, nous proposons une relecture de la production artistique genevoise sous la Restauration, notamment grâce à de nouvelles sources et à la découverte d'œuvres inédites (peintures et dessins).