MAIS QUEL PAYS ! : GUSTAVE FAYET DESSINE LA PROVENCE DE MIRÈIO COLLECTIF

Gustave Fayet, de culture classique, vient en Provence avec Horace dans la poche de sa veste de peintre « Comme la peinture, telle est la poésie… ». C’est en poète qu’il choisit les textes qui illustrent ses soixante-douze planches. Ainsi Fayet se libère du piège de l’illustration : le texte, pour écrire son propre récit, son propre poème. C’est du paysage de Mistral qu’il fera le héros du poème, ses dessins d’une saisissante modernité seront une contemplation exclusive de la Nature. C’est ainsi que Gustave Fayet, par l’allusion poétique aux arbres et à leur ombre accueillante, aux montagnes, aux plaines arides et salées, à l’implacable soleil, à la douceur féconde de l’eau et à la force épuisante du vent, dans ses lignes noires comme les vers du poème, donne au destin tragique de Mirèio et à l’amour intact qui la lie à Vincent une humanité émouvante et vivante. Et c’est en venant tel qu’il est, dans sa vérité d’homme que Gustave Fayet, au soir de sa vie, nous donne les clés de sa pensée et de son cœur. Il sait qu’ainsi il rejoindra et réunira Mistral qu’il admire et Van Gogh qu’il vénère. Chacune de ses soixante-douze planches où règne la lumière, est « illustrée » d’un extrait du poème choisi par Gustave Fayet qui nous dit ainsi ce qu’il a voulu nous révéler de lui-même dans son cheminement poétique en ce pays que le Rhône mène à la Méditerranée. Ainsi Fayet nous livre sa Mirèio. Et ces vieux paysages que dessine Gustave Fayet, vides de toute représentation humaine, deviennent des personnages vivants.