HUXLEY, CE MÉCONNU ALICE BAILEY CHEYLAN

« De la camelote prétentieuse » : c’est ce que pense Gertrude Stein des livres d’Aldous Huxley, du moins si l’on en croit ce que rapporte Hemingway dans Paris est une fête. Mais Gertrude Stein vise le Huxley des années vingt, cet auteur qui a certes déjà publié un roman, Jaune de Crome, des récits de voyage, Tour du monde d’un sceptique, un essai, En marge, mais qui n’est pas encore l’écrivain reconnu des années trente. Lorsque Huxley publie Contrepoint, il devient une figure importante du roman européen. Pourtant, en France, le nom d’Aldous Huxley reste aujourd’hui associé au Meilleur des mondes, et souvent à ce seul livre. C’est d’autant plus surprenant que cet écrivain majeur du vingtième siècle a vécu sept années à Sanary, où il passait une grande partie du printemps et de l’été, qu’il était ami de Paul Valéry, de Jean Cocteau. Ce recueil d’études (en deux langues) propose un panorama des différentes facettes d’Aldous Huxley : l’intellectuel engagé, le pacifiste grand lecteur de Romain Rolland, le romancier des années trente, le voyageur, l’amateur d’arts, l’anthropologue, l’écologiste avant la lettre. « Servie par toutes les ressources d’une ironie subtile, d’une culture nourrie de biologie et de lettres antiques, d’une sensibilité ouverte aux laideurs humaines, comme à l’éclat des paysages italiens, une des oeuvres les plus considérables de la littérature contemporaine est née avec Huxley ». C’est ce qu’écrivait Camus dans « Le salon de lecture » d’Alger républicain le 9 octobre 1938.