UNE CROISIÈRE EN EXTRÊME-ORIENT : 1899-1900 DE MARSAY JEHAN

À madame la Princesse A. de H.. Madame J’ai accompli, grâce à vous, dans des conditions exceptionnelles, un superbe voyage. Permettez-moi de vous témoigner ma gratitude, faiblement, comme je le puis, en tous dédiant ce livre. J’ai cédé au plaisir de revivre, au coin de mon feu d’hiver, certains des jours passés dans cet Orient que nous aimons, lui relisant quelques feuilles griffonnées au jour le jour, j’ai retrouvé des sensations lointaines, des impressions fugitives, des souvenirs qui lentement s’acheminaient vers l’oubli. C’est tout cela que j’ai voulu noter. Peut-être y ai-je été malhabile. Peut-être ces pages n’évoquent-elles que pour moi seul les pays que nous avons parcourus ensemble. Du moins — et c’est leur seul mérite —, elles peuvent servir de prétexte à y rêver. Aussi je m’estimerai satisfait si parfois je vous rappelle, sous notre ciel discret et brumeux, le coloris violent des tropiques, l’étincelante silhouette d’une pagode, les forêts séculaires qui bordent les grands fleuves, un rayon de soleil.. J. M.